Houston

35.00

“Houston” book, edition of 300.

Traditional offset printing with stapled binding.
64 pages
21 x 29,7cm ( 8,2 x 11,7 inch )

ISBN 979-10-415-2589-8
October 2023

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estellehumery@gmail.com

 

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Description

« Houston » n’est pas un livre comme les autres. Par le biais particulier de l’autobiographie, il
nous invite à parcourir, ou à imaginer, la moins connue des grandes mégalopoles américaines.
À côté de Los Angeles, New York, Miami ou Chicago, cette ville du Texas n’a rien de la ville de
carte postale. Elle en est peut-être même l’antithèse avec ses quartiers très étendus, ses
autoroutes qui la divisent, pour ne pas dire la tranchent et son « downtown » accablé par la

chaleur en été. Pourtant c’est là que nous invite Thomas Block Humery à concevoir la ville au-
delà des considérations urbanistiques, socio-économiques ou culturelles, en mettant l’accent

sur la dimension intime comme dynamique de connaissance. Il voit la ville avant tout comme un
lieu de projection de soi validé par l’amour, l’ambition, la réalisation de soi, le confort esthétique
et d’autres grandes espérances difficilement quantifiables.
La ville est ici liée au sentiment et à l’émotion. Selon cette proposition, l’auteur dépasse les
descriptions de géographie humaine faite de courbes démographiques, de statistiques
économiques ou de taux d’activité pour ne garder que la perspective individuelle faite de
ressenti, d’adaptation, de partage, de liens possibles, de visions changeantes traversés par la
contingence, la délicatesse voire la fragilité de l’expérience. L’espace urbain se déploie selon
les modalités de la rencontre qui joue un rôle catalyseur et accélérateur. Houston devient le
théâtre d’une interaction où la connaissance de l’espace va de paire avec l’intensification de la
relation.
L’auteur revient dix ans après cet épisode vécu et fait le point sur cette connaissance spécifique
où des habitudes s’étaient enracinées et où des liens s’étaient noués. Houston est alors un
décor de théâtre où des scènes réelles se sont jouées, un décor qui a lui-même changé,
transformé par les forces inhérentes et spécifiques des villes américaines pour qui une
décennie est déjà une fraction importante du temps. La ville et son visiteur se revoient comme
deux amants qui n’arrivent plus vraiment à communiquer. On dit que les criminels reviennent
toujours sur les lieux de leur crime. Qu’en est-il de la personne qui revient sur les lieux d’une
histoire passée?
Le projet pose ici la question : peut-on montrer ça en images? La réponse est ambiguë avec
des oui et des non car les images, malgré leurs limites, peuvent traduire la présence et
l’absence, le rêve et la réalité, le passé et parfois la précarité du présent. Thomas Block Humery
s’amuse à rendre la ville de Houston labyrinthique, parcellaire, géométriquement abstraite et
peut-être même chimérique, comme lorsque l’on veut re-coller un bout de vie à un autre.
Le livre est plein de poésie et de profondeur où il est question d’un photographe qui ne voit plus
que des métaphores plutôt que le réel. Le projet devient une auto fiction et la réponse qu’il
propose prend la forme d’une oeuvre d’art où il est question de relations à distance, de
publicités détournées d’un âge d’or, de façades de buildings qui font écran, de temps qui passe,
du souvenir de « Paris, Texas », de flore locale, d’appareil photo et de négatifs vierges. La ville
devient une utopie avec des souvenirs qui reviennent et de futurs qui se dessinent.
Le projet prend une place particulière aujourd’hui à l’heure où beaucoup d’entre-nous sont
tentés d’aller vivre « ailleurs » où une nouvelle forme de nomadisme s’implante dans des
modes de vie changeants. L’expérience montre ici un phénomène de fragmentation où la vie
n’est plus une simple ligne droite mais une succession de moments où l’enracinement croit se
faire à différents coins du globe, dans une sorte d’atomisation des destins pris dans une
multitude de potentialités. Thomas Block Humery ne tranche pas sur la morale de l’histoire. Il
accepte les espoirs comme les échecs et les prend comme les ferments d’une vie qu’il préfère
romanesque que totalement maîtrisée.

La description de « Houston » ne saurait être complète sans la mention texte de l’auteur qui fait
partie du projet, un texte en forme de confession qui contextualise le corpus d’images et qui fait
entrer, pas à pas, le lecteur dans une sphère secrète où chacun peut un peu se retrouver.

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“Houston” is not like any other book. Through the unique lens of autobiography, it invites us to
explore, or imagine, the lesser-known of the major American metropolises. Amidst the likes of
Los Angeles, New York, Miami, or Chicago, this Texan city is far from a postcard-perfect
destination. It might even be its antithesis with its sprawling neighborhoods, highways that
divide it, if not cleave through it, and a downtown area burdened by summer heat. Nevertheless,

it’s here that Thomas Block Humery invites us to conceptualize the city beyond urban, socio-
economic, or cultural considerations, focusing on the intimate dimension as a dynamic source of

understanding. He views the city primarily as a canvas for self-expression, fueled by love,
ambition, self-realization, aesthetic comfort, and other elusive great expectations that are hard
to quantify.
The city here is intricately tied to feelings and emotions. According to this proposal, the author
transcends the descriptions of human geography composed of demographic curves, economic
statistics, or activity rates, keeping only the individual perspective made up of personal
experience, adaptation, sharing, potential connections, and ever-changing visions, permeated
by contingency, delicacy, and the fragility of the human experience. The urban space unfolds
through the dynamics of encounters, playing a catalytic and accelerative role. Houston becomes
the stage for an interaction where spatial awareness goes hand in hand with the deepening of
relationships.
A decade after this episode, the author returns to reflect on this specific knowledge where habits
had taken root, and bonds had formed. Houston now serves as a theater set where real-life
scenes played out, a stage that has itself transformed due to the inherent and unique forces of
American cities for which a decade is already a significant fraction of time. The city and its visitor
reunite like estranged lovers who struggle to communicate. They say that criminals always
return to the scene of their crime. What about someone who revisits the places of a bygone
story?
The project poses the question here: can this be conveyed through images? The answer is
ambiguous, with both yes and no, as images, despite their limitations, can convey presence and
absence, dreams and reality, the past, and sometimes the precariousness of the present.
Thomas Block Humery enjoys rendering the city of Houston labyrinthine, fragmented,
geometrically abstract, and perhaps even chimerical, much like when one tries to piece together
fragments of life.
The book is full of poetry and depth, featuring a photographer who perceives metaphors rather
than reality. The project becomes a form of autofiction, and the answer it offers takes the shape
of an artwork, delving into long-distance relationships, subverted advertisements from a golden
age, building facades acting as screens, the passage of time, memories of “Paris, Texas,” local
flora, cameras, and blank negatives. The city becomes a utopia with returning memories and
emerging futures.
This project holds a special place today, as many of us are tempted to live “elsewhere,” where a
new form of nomadism is embraced in ever-changing lifestyles. The experience illustrates a
phenomenon of fragmentation, where life is no longer a simple straight line but a series of
moments, and roots are believed to grow in different corners of the globe, in a kind of
atomization of destinies entangled in numerous possibilities. Thomas Block Humery does not
pass judgment on the moral of the story. He accepts both hopes and failures, regarding them as
the ferment of a life he prefers to be romantic rather than entirely controlled.
The description of “Houston” would not be complete without mentioning the author’s text, which
is part of the project. It takes the form of a confession, contextualizing the corpus of images and
gradually inviting the reader into a secret sphere where everyone can find a piece of
themselves.